Printemps des poètes édition 2019 : La Beauté

"J’ai vu une enfance violentée rêver devant un amandier en fleurs.
J’ai vu un homme emprisonné retrouver souffle à la lecture d’un poème.
J’ai vu le ciel déverser des tonnes d’azur sur nos morts.
J’ai vu la neige brûler moins que les larmes.
J’ai vu le soleil consoler un coquelicot, et réciproquement.
J’ai vu un arc-en-ciel en cavale sous l’orage.
J’ai vu un ange noir chanter sous les étoiles.
Et je n’ai trouvé qu’un mot pour dire cela qui transcende le chaos, l’éphémère et la joie mêlés de nos vies : LA BEAUTÉ."

Pour ses 20 ans le Printemps des poètes met à l'honneur la Beauté. A cette occasion la librairie ouvrira ses portes à plusieurs poètes locaux qui viendront le samedi 9 mars 2019 présenter leurs œuvres.

Invités : Nathalie Réal / Le Koudar / Marie Neil's

8,20

«La coïncidence entre le besoin de projeter ses plus libres fantasmes et, d'autre part, celui d'une "technique poétique" font de Desnos un poète de la surréalité, et donc de la modernité, en même temps qu'un poète qui se rattache à une tradition, celle des grands baroques. C'est là peut-être l'originalité de cette voix si douée qui, avec ses intempérances et ses turbulences, ses écarts, ses inégalités, mais toujours son intensité, est une de celles qui nous forcent le plus manifestement à reconnaître la présence de cette chose spécifique, irréductible, qui s'appelle la poésie. Au reste, et c'est ce qu'il faut dire encore, cette voix était celle d'un homme chez qui le besoin d'expérimenter sous toutes ses formes le langage poétique, allait naturellement avec celui d'expérimenter la vie sous toutes ses formes aussi ; d'un homme qui était plein de passion, curieux et joueur de tout, courageux, généreux et imprudent ; et qui est mort à quarante-cinq ans, dans les circonstances que l'on sait, d'avoir eu ce goût violent de la vie, et donc de la liberté, et d'avoir voulu le pousser jusqu'à ses dernières extrémités.»René Bertelé.


Le Livre de poche

6,10

En juin 1553, Du Bellay arrive à Rome que les troupes de Charles Quint ont mise à sac vingt-six ans plus tôt ; il y accompagne comme intendant le cousin de son père, le cardinal Jean Du Bellay, auquel le roi Henri II vient de confier la mission de négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint. Et c'est pendant ce séjour romain qu'il compose - outre des poèmes en latin - l'essentiel des Regrets, des Antiquités et du Songe qu'il fait paraître en 1558, après son retour à Paris. Les sonnets des Regrets disent la plainte d'un exilé à Rome - en même temps que la pérégrination de l'âme sur terre accompagne le thème du voyage ; mais l'élégie se double aussi d'une satire contre la cour pontificale. Après quoi ce n'est plus l'exilé qui importe dans Les Antiquités, mais bien la Ville elle-même, son illustre passé comme sa déchéance présente. Vision d'un destin où le sac de 1527 annonce un châtiment plus grand : après une réßexion sur la lente dégradation de Rome. Le Songe peut alors proposer le cauchemar d'une destruction brutale.

Edition de François Roudaut.


6,60

En 1873, entre Les Chants de Maldoror de Lautréamont et les Illuminations de Rimbaud, paraissent Les Amours jaunes, le seul livre de Tristan Corbière. Il appartient à cette nouvelle génération de poètes "maudits" qui, sur les cendres romantiques et parnassiennes, font le constat d'une "crise de vers", selon le mot de Mallarmé. Fidèle à l'injonction de faire entendre un langage inouï, Corbière opère la déconstruction en règle de tout ce que la poésie a d'institué, d'assis et de codé. Dans une langue heurtée, qui chante volontairement faux, il frappe chaque chose et chaque être de la couleur de l'ironie et de la dérision : le jaune.Passablement ignorés à leur parution, rendus célèbres par Verlaine et loués par les surréalistes, Les Amours jaunes, parce qu'ils mettent en oeuvre le sabotage de la parole lyrique, incarnent un des premiers grands gestes de la poésie moderne.Dossier : 1. Réception (1873)2. Reconnaissance (1884-1896)3. Fortune critique (1923-1972)4. Échos : sur les brisées de Tristan Corbière.


7,20

Avec ce livre, au titre qui a tout d’un énoncé manifeste, François Cheng ose de déroutants alliages : l’âpreté et la joie, le silence et la lucidité, la mort et les nuages, les oiseaux et les larmes, l’émoi et les étoiles… C’est qu’à force d’avoir mordu la poussière d’ici-bas les mots n’en finissent plus de renaître. Des âmes errantes ou du phénix, on ne sait qui mène la danse. Mais il suffit de la splendeur d’un soir pour que l’univers entier résonne soudain. Il suffit de la sincérité d’un seul cœur brisé pour que la fulgurante beauté délivre de la fragilité humaine : Car tout est à revoir, Tous les rires, tous les pleurs, Toute la gloire… Il y a dans ces pages un souffle de vie qui prend à la gorge. Sans doute parce qu’il provient d’une voix sans autre exemple. D'une voix qui éperonne la pensée, avec une acuité foudroyante et douce. La parole de François Cheng est bien celle d’un penseur, d’un poète, d’un sage passionné qui ne craint rien, pas même d’affirmer que «la vraie gloire est ici».
Édition revue et augmentée
Édition revue et augmentée.


13,70

«Celle qui a tant écrit sur l'adieu a dit adieu au monde il y a cent vingt ans, léguant à d'hypothétiques lecteurs, tandis qu'une mouche venue de ses propres poèmes cognait contre la vitre de sa chambre, "la part d'elle transmissible" : une longue lettre sans signature, composée de centaines de feuillets déposés dans un coffret au fond d'un tiroir de commode. Un tendre et solennel héritage à partager. Une énigme à résoudre par les générations à venir. Ce mode de transmission suffit à lui seul à distinguer Emily Dickinson des autres poètes, et même d'un Pessoa qui a laissé la plus grande partie de ses œuvres à la postérité dans des circonstances un peu analogues. Le poète portugais jouissait de son vivant d'une certaine notoriété. Emily Dickinson, tout entière réfugiée dans ses écrits, n'en avait pour ainsi dire aucune. Elle livrait avec une rare confiance ce qu'elle avait de plus cher aux mains "aveugles" des générations futures.» Claire Malroux.
Poète du retrait et de l'élan, de la vision et de l'au-delà de la vue, Emily Dickinson a fait de la poésie le lieu d'une tension extrême où l'intime, le quotidien, l'usuel ne cessent de se confronter et de mener au céleste, à l'infini, voire à l'ensemble des univers créés.