Printemps des poètes édition 2019 : La Beauté

"J’ai vu une enfance violentée rêver devant un amandier en fleurs.
J’ai vu un homme emprisonné retrouver souffle à la lecture d’un poème.
J’ai vu le ciel déverser des tonnes d’azur sur nos morts.
J’ai vu la neige brûler moins que les larmes.
J’ai vu le soleil consoler un coquelicot, et réciproquement.
J’ai vu un arc-en-ciel en cavale sous l’orage.
J’ai vu un ange noir chanter sous les étoiles.
Et je n’ai trouvé qu’un mot pour dire cela qui transcende le chaos, l’éphémère et la joie mêlés de nos vies : LA BEAUTÉ."

Pour ses 20 ans le Printemps des poètes met à l'honneur la Beauté. A cette occasion la librairie ouvrira ses portes à plusieurs poètes locaux qui viendront le samedi 9 mars 2019 présenter leurs œuvres.

Invités : Nathalie Réal / Le Koudar / Marie Neil's

8,20

«Quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace, quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que les tyrans des consciences, l'homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d'accomplir son devoir tout entier.La toute-puissance du mal n'a jamais abouti qu'à des efforts inutiles. La pensée échappe toujours à qui tente de l'étouffer. Elle se fait insaisissable à la compression ; elle se réfugie d'une forme dans l'autre. Le flambeau rayonne ; si on l'éteint, si on l'engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l'on ne fait pas la nuit sur la parole ; si l'on met un baîllon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière, et l'on ne baîllonne pas la lumière.Rien ne dompte la conscience de l'homme, car la conscience de l'homme, c'est la pensée de Dieu.»


8,20

L'Art d'être grand-père est un livre majeur par son ampleur, sa diversité, son architecture et l'entrelacement de ses thèmes, mais souvent ignoré du fait d'un titre réducteur qui suggère une succession de «recettes» pour séduire et amadouer les petits-enfants. Il s'agit en fait, comme toujours chez Victor Hugo, d'une somme qui se développe infiniment, et déborde sans cesse le cadre initial. Si le grand-père Hugo parle bien à ses petits-enfants et se réapproprie en leur nom le territoire de l'enfance (y compris l'apprentissage de la langue, les refrains et les chansons), l'œuvre ne ressemble en rien à une suite d'enfantillages. Et c'est sans doute le message principal de ce recueil : la poésie destinée aux enfants se doit d'être de la poésie pour tous, avec sa part d'obscurité, son emportement, voire son érudition.
Après l'édition monumentale de La Légende des siècles, la collection Poésie/Gallimard participe de nouveau aux célébrations de l'«année Hugo».


8,20

Dans l’œuvre multiforme et démesurée de Jean-Claude Pirotte, Poésie/Gallimard a choisi de rassembler trois recueils qui offrent, pour les années 2008-2011, un parcours, une traversée, avec pour double décor le Jura et la mer du Nord. Dans Passage des ombres, on va de l'un à l'autre, plusieurs fois, le paysage semble une toile de fond pour ces ombres passantes, passagères. Station suivante, Cette âme perdue, il n'y a plus qu'un seul lieu, la mer du Nord qui envahit chaque page - une surprenante ode maritime en 88 poèmes, avec poissons, naufrages, noyés, marées, tonnerres sur la mer. Dernière station, Ajoie, «le pays de l'Ajoie», là aussi le paysage prend possession de chaque poème. La mer est remplacée par les monts du Jura, côté Suisse. Le tryptique composé par ces recueils donne un tableau où les éléments finalement se fondent. Mer du Nord et Jura : le même ciel, la même terre. Une géologie sereine ou plus trouble, qui appelle inéluctablement la tempête, car le vent souffle à chaque page ou presque. Et puis il y a ce qui singularise Pirotte entre tous, ces légères traces d'ironie dans la mélancolie, qui souvent s’inversent en traces de mélancolie dans l'ironie… Selon les moments, cette poésie apparaîtra ludique, entièrement teintée d'humour, d'irrévérence, ou au contraire sombre, chargée de tous les désespoirs ambiants. En fait, c’est une parole qui se donne pour familière, aussi proche, affectueuse et intime que possible, comme si elle était là, toute proche, et murmurait depuis la pièce d’à côté.
Dans l’œuvre multiforme et démesurée de Jean-Claude Pirotte, Poésie/Gallimard a choisi de rassembler trois recueils qui offrent, pour les années 2008-2011, un parcours, une traversée, avec pour double décor le Jura et la mer du Nord.


9,40

Tu venais de si loin derrière ton visage
Que je ne savais plus à chaque battement
Si mon cœur durerait jusqu'au temps de toi-même
Où tu serais en moi plus forte que mon sang.
La poésie de Cadou est de plus en plus présente. Chaque jour qui passe en porte témoignage, du commentaire donné aux bacheliers, au chanteur qui met ses poèmes en musique, à l'enfant qui récite : " Odeur des pluies de mon enfance... "
[...] Jamais sans doute poésie d'exigence intérieure n'a été si chantante, jamais poésie chantante aussi exigeante.
Philippe Delerm
René Guy Cadou est né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne. Fils d'instituteur et instituteur lui-même, c'est dans l'atmosphère des écoles et dans la proximité de la nature qu'il puise son inspiration et nous délivre une œuvre poétique aux accents universels. Il est mort le 20 mars 1951, à l'âge de 31 ans.
dirigé par Jean-François Jacques et Alain Germain
préface de Philippe Delerm


Au sortir du Siècle des lumières et alors que les feux de la Révolution sont à peine éteints, Chateaubriand, qui n'a pas trente ans, entreprend l'apologie de la religion chrétienne. En plus de redorer l'image d'une religion malmenée, il entend apporter de nouvelles preuves de l'existence de Dieu. Mais loin de lui le langage du théologien défendant son culte : il est déjà ce grand poète qui prône, non sans frémir, l'excellence, la beauté et le "génie" du christianisme. La profusion de cette vaste entreprise a pu surprendre ; elle demeure un pilier de son oeuvre et du romantisme naissant.Dans un premier mouvement, qui constitue le présent volume, Chateaubriand aborde l'origine des créations de l'homme, de la nature et de ses mystères. La religion chrétienne étant "la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres", il s'ensuit que toute la littérature, tous les beaux-arts, toute la pensée philosophique et savante ne sont pas autre chose, nous dit-il, que l'émanation de Dieu.