Herisson08

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Lectrice passionnée, je ne peux pas me déplacer sans avoir un livre dans mon sac. J'en ai fait mon métier, ce qui me permet de lire encore plus de littérature jeunesse... avec une bonne excuse :)

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9 janvier 2013

La fragilité du papillon

Le déroulement de l'histoire met beaucoup en avant la famille, la venue du papillon, la fête qui suit, au détriment de la partie "handicap", traité un peu trop rapidement. Ce n'est pas cependant très grave, mais ce qui a fini de me déranger dans cette lecture c'est la conclusion de l'album. Le petit papillon trouve des amis, il y a donc une vraie lueur d'espoir, sauf que la phase d'acception par ses nouveaux amis passent par l'obligation de la rendre comme eux, en lui permettant de voler. C'est adorable bien sûr, mais j'aurais préféré qu'ils l'acceptent comme tel et trouve un jeu pour l'inclure.

Mon avis complet : http://delivrer-des-livres.fr/?p=7171
Il faut bien entendu replacer ce livre dans son contexte : celui d'une mère qui cherche à partager son histoire, à la faire comprendre par des enfants. Et je pense malgré mes points négatifs qu'elle réussit en grande partie son objectif, il faut donc saluer son travail d'autant plus qu'elle reverse ses droits à l’Association régionale Rhône-Alpes des infirmes moteurs cérébraux.
Un album qui reste intéressant par son thème et qui offre de magnifiques illustrations, colorées et douces à la fois, qui ont charmé mon regard. Si ce thème vous intéresse je vous invite à découvrir le roman adulte écrit par l'auteur sur son expérience.

Au Diable Vauvert

15,00
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3 septembre 2012

Exercice de style

Un principe simple, celui du marabout (Marabout, Bout de ficelle, Selle de… ) est transposé à ce livre, pas vraiment un roman donc, plus un ensemble de phrase, comme des instantanés de la vie. Des vies qui se croisent, et nous qui regardons. Au début on cherche à trouver des personnages qui reviennent, former une histoire… mais c’est une quête veine car comme la vie les mots coulent et les personnages passent. Des histoires qu’on ne fait que pressentir, qu’on imagine, qu’on aimerait tellement continuer parfois.


J’ai lu Le libraire, du même auteur, que j’avais trouvé à la fois intéressant et étrange, ce livre me fait un peu le même effet!

Voici un livre que j’ai commencé par trouver terriblement frustrant. Comme si on ne faisait que lire des incipit de romans sans jamais pouvoir lire la suite. Pourtant au bout d’un moment on se laisse prendre au jeu, on rouvre le livre au hasard, on dévore quelques nouveaux textes… Une incitation à faire plus attention aux gens qui nous entourent finalement, pour créer nous même quelques lignes de plus dans ce texte…

C’est plaisant à parcourir, l’idée est sympathique et j’ai apprécié, mais cela reste tout de même simple et répétitif.

Régis de Sa Moreira met en scène la vie dans ce qu’elle a de plus effrayant finalement : son éphémérité !

Pour en discuter avec moi : http://delivrer-des-livres.fr/la-vie-de-regis-de-sa-moreira/

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3 septembre 2012

Pour ceux qui n'aiment pas les chiffres!

Un titre et une quatrième de couverture qui parle de chiffres, de mathématiques… ça en rebutera sans doute beaucoup mais c’est ce qui m’a attiré vers ce titre de la rentrée littéraire. Et pourtant si les chiffres ont une grande importance dans le récit, ce sont les humains qui sont mis en avant. Deux notamment : Anna, jeune femme renfermée et fâchée avec les chiffres et un psychiatre, narrateur en grande partie du récit.

Je ne veux pas trop vous en dire sur l’histoire de ce roman car l’auteur m’a surpris, Anna m’a embarquée à sa suite, et je me suis laissée prendre au jeu… et je tiens à ce que vous ayez cette chance vous aussi!

Il faut tout de même savoir que plus qu’un roman sur les mathématiques ce roman traite des hopitaux psychiatriques, de la folie sous toutes formes, celle qui se voit et celle qu’on préfère ne pas voir. Anna sait manipuler son public, ceux qui l’entoure et nous ne sommes nous aussi finalement qu’une pièce dans son projet. Une écriture tortueuse parfois mais limpide pourtant, avec une vraie histoire de premier plan et une vraie réflexion autour de notre monde. C’est troublant et brillant à la fois, et j’ai terminé ce roman le sourire aux lèvres… et des questions plein la tête ! Et si ?

Un roman à découvrir au coeur de cette rentrée littéraire !

Pour en discuter avec moi : http://delivrer-des-livres.fr/le-jour-ou-les-chiffres-ont-disparu-dolivier-dutaillis-rl2012/

19,50
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3 septembre 2012

Des impatientes

J’ai été attirée par ce roman car il se déroule dans un lycée, du moins au début. Deux grandes adolescentes que tout oppose sont les héroïnes de ce roman, nos impatientes.

D’entrée la voix de l’auteur se fait multiple, selon les narrateurs. Quatre voix ressortent principalement. Celle du narrateur extérieur, que je rapproche de celle de l’auteur et qui nous décrit le milieu avec de nombreuses accumulations. Etrangement c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, cette voix qui nous parle d’un établissement scolaire, des jeunes qui le fréquentent, de la banlieue parisienne… A cette voix s’ajoute celles qui font le récit. Alima Sissoko et Bintou Masinka principalement, par leur narration alternée nous font découvrir leur vie, leurs blessures… chacune à leur manière. Il y a le ton posé d’Alima, bonne élève, pleine de projet, et celui secoué de Bintou.

C’est malheureusement là que j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop, dans le ton de cette fille pleine de rage. Sylvain Pattieu s’est senti obligé d’écrire comme parle beaucoup d’adolescents, et transposé à l’écrit c’est à la fois dérangeant à lire et parfois difficile à comprendre. On peut argué que je ne suis pas de ces quartiers d’immigrés dont il parle, mais deux questions se posent alors : à qui s’adresse ce livre ? et pourquoi mon homme qui connait bien ces quartiers à éclater de rire quand je lui ai lu un passage ? J’avoue cependant que c’est quelque chose auquel je suis sensible dans les romans et je n’apprécie guère ce passage du vulgaire à l’écrit… d’autres apprécieront peut être comme une marque d’authenticité… La dernière voix est en fait double, celle de deux hommes, spectateurs de ce qui se joue entre ces deux impatientes, un peu responsable aussi, qui se cache derrière leur passé et leur peur pour s’excuser. Sans compter aussi sur tous les ajouts, les carnets scolaires, les rêves, comme autant d’indice et de témoins.

L’histoire est très bien menée et prenante dans la première partie du roman. Nous avons un point de départ, une situation finale rapidement exposé, et tout le reste nous sert à imaginer d’abord, puis à combler les manques de l’histoire. C’est habile car cela donne vraiment envie d’avancer, de découvrir ce qui a bien pu renverser ainsi la situation…
La deuxième partie m’a beaucoup moins touché, sans doute aussi parce qu’elle quitte le milieu scolaire pour celui du travail (hôtesse de caisse). Les personnages m’ont semblé plus lointain, moins tangible… et moins intéressant malgré leur quête.

Un roman en demi teinte selon moi avec des passages qui m’ont beaucoup plu et d’autres qui me donnaient envie de refermer le livre.

Pour échanger avec moi : http://delivrer-des-livres.fr/des-impatientes-de-sylvain-pattieu-rl-2012/

13,00
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3 septembre 2012

Fou!

Quel étrange roman que celui ci! Très court mais complètement déjanté!

Notre narrateur nous raconte son week end en famille, dans la belle famille bien sûr, et comment tout a mal tourné. Dès le début il faut bien avouer qu’il n’est pas enchanté d’être là, mais la suite du week end est une véritable descente en enfer difficilement imaginable ! Le pire c’est qu’on se laisse prendre dans l’histoire nous aussi, on découvre avec lui cette famille, on sourit à certaines situations de la vie quotidienne dont l’auteur se moque (j’ai adoré le passage sur Ikea!), et on se retrouve au coeur de l’horreur!

Si la critique de la société sous jacente à l’ensemble du livre m’a d’abord paru convainquante, j’avoue que je me suis lassée, je l’ai trouvé trop forte, trop méchante, sans grande réalité finalement. Exacerber les défauts est intéressant mais il faut savoir s’arrêter à temps et je trouve que François Marchand est souvent allé trop loin dans ce récit. Je ne suis pas fan de l’humour noir en général il faut bien l’avouer, et c’est là la spécialité de l’auteur… J’ai pourtant trouvé certains passages terriblement savoureux, avant de me lasser avec l’arrivée du dimanche et d’un mysticisme trop incongru.

Un roman délirant aussi dans le sens où le narrateur est sous médicament, à tel point qu’il devient difficile de différencier ses projections de la réalité. Le lecteur, simple spectateur se retrouve impliqué dans ce délire à tel point qu’il est un peu comme un complice, celui de cet homme un peu fou qui nous embarque dans un week end épique !

Pour échanger avec moi sur ce livre : http://delivrer-des-livres.fr/un-week-end-en-famille-francois-marchand-rl2012/