Herisson08

http://delivrer-des-livres.fr/

Lectrice passionnée, je ne peux pas me déplacer sans avoir un livre dans mon sac. J'en ai fait mon métier, ce qui me permet de lire encore plus de littérature jeunesse... avec une bonne excuse :)

Conseillé par
6 octobre 2014

Doux et Tranchant...

L'incertitude de l'aube c'est le récit, effroyable, d'une prise d'otage dans une école. Par les yeux d'une petite fille, nous découvrons la peur, le calvaire, l'incompréhension. On est suspendu à ses pensées, à chaque page, que l'on découvre ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent, ou bien que l'on plonge dans ses souvenirs.

Anushka se rend à la fête de l'école avec son grand père et sa meilleure amie, mais une fois arrivée à l'école, les choses se bousculent, et sans qu'elle comprenne bien comment, elle est séparée de son grand-père et se retrouve dans le gymnase avec des dizaines d'autres écoliers et leurs parents. Nous n'en aurons la certitude qu'à la fin du livre, mais il s'agit d'un récit fictif de la prise d'otages de 2004 à Beslan, en Russie.

Ce récit, embrouillé comme peuvent l'être les pensées des enfants, touche et angoisse. Anushka, par ses pensées, ses rêves, s'évade de cet enfer, et nous entraine dans un monde de souvenirs et d'imagination. La seule façon de supporter l'horreur.

Sophie Van Der Linden, je la connais bien, non pas pour ces romans adultes mais pour son travail de recherche en littérature jeunesse, et c'est ce petit plus qui m'a beaucoup plu dans ce roman, puisqu'elle dévoile de nombreux classiques de la littérature de jeunesse russe dans les pensées de sa petite héroïne. L'occasion de découvrir ou redécouvrir de nombreux extraits, qui donnent envie de se (re)plonger dans les contes et comptines russes...

Le texte est très beau, il nous montre toute la douleur et tout l'espoir, nous amenant à vivre des heures angoissantes en compagnie d'Anushka. Et ce récit reste réaliste, s'appuyant sur les faits. Un récit d'enfant pour un roman adulte, dont les mots sonnent justes, presque trop.

Un beau texte de cette rentrée littéraire !

Conseillé par
22 janvier 2014

Presque aussi bien que le premier!

Cerise, petite détective en herbe, continue d’écrire son journal et de nous raconter ses aventures. Les vacances d’été lui semblent longues et ennuyeuses sans ses deux meilleures amies… il traîne en longueur… Enfin ses deux amies reviennent, mais rien ne se passe comme prévu, car entre temps Cerise a remarqué l’étrange comportement d’une petite vieille de son quartier…
Sur fond de bibliothèque et d’amour, ce deuxième tome raconte une belle histoire, moins prenante que celle du zoo, mais très sympathique tout de même. Malheureusement, l’ensemble est parasité sans cesse par le rapport de Cerise aux autres. A force de trop se focaliser sur ses enquêtes elle se retrouve bien seule.

Cette partie de l’intrigue, qui pourrait pourtant être intéressante car réaliste, prend trop de place, tout au long de l’histoire, au point de se demander quel est le thème principal. Un écueil que l’on oublie facilement cependant tant les illustrations sont toujours magnifiques et chatoyantes. L’univers graphique des Carnets de Cerise est un vrai régal, dont on ne se lasse pas !
La bibliothèque, lieu central de ce tome, semble un peu désuette et loin de nos médiathèques actuelles, mais cela ajoute un certain charme à l’histoire, d’autant plus que les lieux, avec les décors très travaillés, font rêver !
Au final une histoire moins prenante mais toujours magnifique graphiquement !

Conseillé par
27 septembre 2013

Petites scènes

Sylvie Germain nous livre dans ce roman une suite de petites scènes de la vie de Liliane. Des scènes capitales, celles qui rythment sa vie. Peu importe les entre-deux, l’auteur se concentre sur ces tranches de vie qui sculptent l’héroïne. Moments cruciaux rarement heureux. Les morts s’enchaînent.
Une vie de rebondissements négatifs en quelque sorte que l’on a du mal à croire tant ils sont accumulés, accolés les uns aux autres. Une vie pourtant et le bonheur d’être en vie.
D’une écriture recherchée Sylvie Germain nous dresse le portrait d’une génération d’après guerre où mai 68 laisse une emprunte libertaire et des slogans révolutionnaires.

A trop passer sur les détails pour se concentrer sur l’essentiel on perd un peu de l’essence du personnage. Pourtant l’auteur n’est pas exsangue de réflexion. L’ensemble du récit est indirect, pas de dialogues, tout se passe à posteriori et l’emploi de la troisième personne nous rend extérieur au récit. Spectateur d’une histoire qui traverse les années.

Un roman magnifiquement écrit qui nous conte la vie d’une héroïne singulière mais finalement peu attachante. Une ode à la vie et à l’amour qui passe par la mort et nous invite à découvrir l’histoire d’une génération.

Alma Éditeur

15,00
Conseillé par
14 septembre 2013

Ces hommes qui fuient....

Quatre hommes, reliés par des liens familiaux, dont on découvre peu à peu l’histoire. Des souvenirs, des journaux, des bouts de vie, réels, imaginés, reconstitués.
Le grand père, qui a quitté un jour sa famille sans jamais revenir. Le père qui s’est suicidé. Le fils, hacker de génie qui ne digère pas la mort de son père et enfin l’oncle, ancien sportif. Quatre hommes qui fuient la vie, qui ne savent pas reconnaître le bonheur.

La difficulté des relations, notamment avec les femmes, rend nos personnages lâches. Quand ils ont peur de faire face ils préfèrent fuir, quitte à tout perdre.

Arnaud Dudek nous livre un roman où le malheur suinte entre les mots mais tout en donnant une légèreté générale grâce à son écriture et à sa fin qu’on peut espérer optimiste.

Les personnages ont tous leurs failles et on ne peine pas à les comprendre même si leur choix radicaux influent sur le destin d’une famille entière. La narration se fait au plus proche des personnages et bien que ce roman soit court on s’attache à eux. A Joseph Hintel notamment, ce grand père devenu homme à tout faire dans un établissement scolaire, avec son regard aguerri sur la vie. Il fuit pourtant lui aussi la vie mais avec la conscience de l’âge et les regrets.
Joseph, l’adolescent, avec sa naïveté toute relative apporte aussi une touche de fraîcheur et d’espoir.

Une saga familiale condensée en un temps donné avec des souvenirs qui rejaillissent pour nous faire découvrir la lâcheté des hommes. Un roman miroir d’une société décadente, un mélange acide d’humour et de solitude.

Conseillé par
24 août 2013

Une mère et son fils.

Un roman avec une trame narrative souvent floue qui met l’accent, avec brio, sur les liens entre une mère et son fils. Un univers intime dans lequel on s’installe pour suivre nos protagonistes, envers et contre tout. Puissant et dérangeant !