Un buffle qui s'échine à déplacer une montagne.
Un étourneau perdu en pleine migration.
Une autruche qui doute.
Un bernard-l'hermite à la recherche de la coquille parfaite...

Si le dessin semble au premier abord enfantin, c'est pour mieux nous tromper! C'est 6 fables animalières qui finissent par se rejoindre, sont empreintes de philosophie, de poésie, de réflexions sur le sens de l'existence, la mort, la mémoire, la vengeance et l'importance de trouver sa place.

Entre mythologie et fables de La Fontaine, Jérémie Moreau met en scène une humanité bien singulière puisque dépourvue d'humains et délivre un propos universel.

1832, dans une petite ville du Connecticut, 30 ans avant l'abolition de l'esclavage.

L'institutrice Prudence Crandall enseigne dans une école pour jeunes filles de bonne famille, jusqu'au jour où elle ose accueillir dans sa classe une jeune noire...

Inspiré de faits réels, cet album est le récit d'une lutte pour l'émancipation et dans lequel l'instruction des jeunes filles de couleurs constitue une double menace pour la société du fait de leur sexe et de la couleur de leur peau.

Et de couleurs il est également question, puisque la douceur du trait de crayon et des couleurs choisies viennent comme un contrepoint direct à la cruauté des hommes et à la bêtise crasse de leurs préjugés.

On pense aux livres de Toni Morrisson et au roman culte "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d'Harper Lee dans le portrait d'une Amérique blanche hantée par ses vieux démons (ségrégation, racisme...). Un album qui tombe à pic pour la modernité de son propos.

Etes-vous "Vigilant"?
A force de s'entendre répéter qu'ils sont en danger, les citoyens américains ont fini par le croire et par s'armer.

Lorsqu'une tuerie de masse diffusée en direct par inadvertance sur les réseaux et propulsée par des algorithmes, se révèle obtenir les meilleurs scores d'audimat, la nouvelle poule aux oeufs d'or est alors toute trouvée.

Bienvenue dans "Vigilance", le jeu de télé-réalité ultime où les tueries de masse sont médiatiquement orchestrées pour le plus grand plaisir
de l'Américain moyen, accro au divertissement et à la violence érigée en spectacle.

Rappelant un jeu vidéo type "first-person shooter", ce récit d'anticipation est une quasi étude sociologique sur cette Amérique à l'héroïsme suranné, fascinée par les armes, galvanisée par la peur et pour autant convaincue d'être au sommet de la civilisation...

Un monde crépusculaire tout en nuances de gris. Un étrange faisceau de lumière qui s'érige au coeur de la ville. Deux adolescents qui, chacun de leur côté, se réveillent dans un monde désert...

Le journal télévisé de la veille avait pourtant mis en garde contre des disparitions inexpliquées. Alors il faudra bien remonter aux origines de cette tour de lumière.

D'une beauté hypnotisante, les planches de Timothée Leman nous plonge dans un récit fantastique où le poétique se mêle au post-apocalytique sur fond de road-trip initiatique.

1920. Etats-Unis. Des femmes brillent dans le noir. Littéralement. Car toute la journée, à l'usine elles peignent les cadrans de montres avec de la peinture phosphorescente. Sans avoir conscience de s'empoisonner au radium...

Ce qui aurait pu être une simple fantaisie est devenu une vraie tragédie de vies sacrifiées sur l'autel de la marchandise.

Une BD qui vous hantera, à la manière de ces "Ghost Girls" puisque la couverture brille dans le noir.
(Constaté une fois les lumières de la librairie éteintes!)