Oui, une réelle ambiance hitchcokienne pour ce roman au déroulement aussi imprévisible que captivant. Un fatal jeu du chat et de la souris entre deux personnages - un homme, une femme - dont l'opacité cache de bien terribles secrets... Quelle tension!

Jan Carson possède l'art de nous plonger dans le réel le plus absolu, le plus terrible, tout en faisant quelques pas du côté du surnaturel. Ainsi l'on tangue, ballotés, secoués par tant d'émotions, on pénètre toutes ces âmes égarées, dévastées. C'est dramatique, c'est inconcevable, de voir ces enfants disparaître les uns après les autres aussi mystérieusement, c'est inadmissible, et pourtant, voilà un roman poignant, d'une vive intensité, on en ressort vidés et, il faut bien le dire, exaltés.

Chronique d'un drame familial annoncé, ce jour de juin 1985, lorsque la mère de l'auteure est assassinée par l'homme avec lequel elle ne veut plus vivre... Il aura fallu 35 ans pour que la poétesse américaine puisse affronter la vérité, en faire un projet littéraire aussi beau et déchirant que les grandes tragédies.

Lorsque l'enfer s'abat, impitoyable, sur une petite ville du Wisconsin, au lendemain de la guerre civile. Une ville tranquille et heureuse qui n'imagine pas l'horeur à venir.

Portrait d'un clochard céleste, d'un ange vagabond, poète fou et prosateur de génie qui hanta Greenwich Village au milieu du siècle dernier. Voilà enfin réédité ce petit chef d'oeuvre de journalisme littéraire. Inoubliable !