De la grippe, Encore de la grippe, Toujours de la grippe
EAN13
9782824906188
Éditeur
République des Lettres
Date de publication
Collection
Péguy
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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De la grippe, Encore de la grippe, Toujours de la grippe

République des Lettres

Péguy

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Durant l'hiver 1899-1900, alors qu'une épidémie de grippe sévit, Charles
Péguy, jeune fondateur des "Cahiers de la Quinzaine", est terrassé par le
virus. Il a soudain peur de mourir mais, passé la prise de conscience sur la
fragilité de la condition humaine, il ne s'apitoie pas sur son sort et publie
bientôt trois textes: "De la grippe", "Encore de la grippe" et "Toujours de la
grippe" (datés respectivement de février, mars et avril 1900), à la fois récit
de son expérience et méditation sur la maladie, aussi bien individuelle que
sociale. Péguy consulte d'abord un brave médecin de famille, vrai soignant de
terrain, qui l'invite à se confiner et à s'aliter. Puis un autre docteur
apparaît, citoyen socialiste révolutionnaire et internationaliste, plus
moraliste, qui s'intéresse pour sa part davantage à la maladie du corps
social. Il lui conseille de lire la célèbre "Prière pour demander à Dieu le
bon usage des maladies" de Blaise Pascal, qui associe la destruction du corps
individuel à la destruction du monde. Mais une histoire de femme dévote, morte
d'une fluxion de poitrine après avoir trop prié dans le froid courant d'air
d'une église, l'incite à relativiser la question de la foi catholique, par
trop complice de l'enfer de la maladie et de la mort. Sophocle est alors cité
à propos de la condamnation d'Antigone emmurée vive, renvoyant à la puissance
et la permanence du mal. Après Pascal, Corneille et Sophocle, Danton le
révolutionnaire est à son tour invoqué à propos de l'appel à sauver la patrie
("de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace"). Enfin, les
"Dialogues philosophiques" d'Ernest Renan sont prétexte à de nouvelles
réflexions sur un autre versant de ce "monde malade". Les médecins peuvent
livrer à leurs patients la vérité sur leur maladie intime, mais, pour ce qui
est de la fragilité et de la maladie du corps collectif, le secret reste bien
gardé par les gouvernants. Le citoyen ne sait plus à quelle vérité se vouer.
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