- EAN13
- 9782336427034
- Éditeur
- L'Harmattan
- Date de publication
- 04/01/2024
- Collection
- Questions contemporaines
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le péché et la garde de la langue
Entre blasphème et culture du bannissement
Pierre Hurteau
L'Harmattan
Questions contemporaines
Autre version disponible
-
Papier - L'Harmattan 20,00
Le blasphème n’a plus la même portée dans les sociétés modernes où la religion
est souvent confinée à la sphère privée mais son étude, dans diverses
traditions religieuses, nous apprend qu’il ne se réduit pas à proférer des
injures en l’absence de la personne concernée, à savoir le divin.
Ce péché de langue a des dimensions sociales, voire politiques. La
sécularisation et la cohabitation souvent ardue des religions amènent un
déplacement épistémique du blasphème vers le discours de haine envers les
adeptes d’une tradition. Ne pas injurier autrui en raison de ses croyances
devient un instrument de cohésion sociale et une manière de cautionner
l’autorité politique. Le bon usage de la langue n’est pas que bienséance ou
étiquette, il a rapport avec l’impératif moral de respecter l’égale dignité de
tout être humain.
Dès le Moyen-Âge chrétien, plusieurs théologiens articulent des principes
éthiques autour de ce qu’ils appellent la garde de la langue. Cette éthique
langagière nous plonge dans un univers qui dépasse la frontière du blasphème.
Leur réflexion et la typologie des péchés de langue qu’ils présentent peuvent
nous servir à mettre en lumière les normes à partir desquelles le discours de
haine ou la culture du bannissement devraient s’apprécier.
est souvent confinée à la sphère privée mais son étude, dans diverses
traditions religieuses, nous apprend qu’il ne se réduit pas à proférer des
injures en l’absence de la personne concernée, à savoir le divin.
Ce péché de langue a des dimensions sociales, voire politiques. La
sécularisation et la cohabitation souvent ardue des religions amènent un
déplacement épistémique du blasphème vers le discours de haine envers les
adeptes d’une tradition. Ne pas injurier autrui en raison de ses croyances
devient un instrument de cohésion sociale et une manière de cautionner
l’autorité politique. Le bon usage de la langue n’est pas que bienséance ou
étiquette, il a rapport avec l’impératif moral de respecter l’égale dignité de
tout être humain.
Dès le Moyen-Âge chrétien, plusieurs théologiens articulent des principes
éthiques autour de ce qu’ils appellent la garde de la langue. Cette éthique
langagière nous plonge dans un univers qui dépasse la frontière du blasphème.
Leur réflexion et la typologie des péchés de langue qu’ils présentent peuvent
nous servir à mettre en lumière les normes à partir desquelles le discours de
haine ou la culture du bannissement devraient s’apprécier.
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