Disparitions, n°13-14
EAN13
9782296296626
Éditeur
Éditions L'Harmattan
Date de publication
Collection
Cultures et Conflits
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Disparitions

n°13-14

Éditions L'Harmattan

Cultures et Conflits

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Les disparitions n'ont guère fait l'objet d'analyses spécifiques contrairement
aux problèmes de génocide, de crime contre l'humanité ou d'exécutions extra-
judiciaires. Les disparitions dans leurs modalités de recensement sont souvent
mal spécifiées, puisque l'on ne connaît pas le sort de la victime, et donc
recoupent d'autres formes de violations des droits de l'homme, il faut faire
attention à ne pas rester prisonnier de cette manière de penser. Les
disparitions sont en effet une stratégie spécifique qui ajoute sa violence
symbolique fondée sur l'invisibilisation du corps et le processus de
méconnaissance qui l'accompagne à la violence physique de l'emprisonnement, la
torture ou la mort. Si dans certains cas la disparition porte sur des cadavres
et est le produit d'un débordement de la guerre, dans d'autres, elle est une
pratique à l'intérieur d'un répertoire d'action coercitive qui vise, non à
éliminer en masse mais à quadriller, à sérier des individus ou des groupes
afin de détruire l'espace social et politique. L'invisibilité est alors une
stratégie non une résultante. Cependant il est des cas où les disparitions ne
sont ni simples résultantes ni stratégie délibérée d'un acteur surpuissant et
imposant le cadre de la relation de pouvoir, mais proviennent au contraire des
luttes entre acteurs multiples pour l'imposition de ce cadre et dans ce cadre.
La disparition n'est donc pas réductible dans tous les cas de figures à une
"technologie de pouvoir d'Etat", à un répertoire d'action coercitive, elle est
aussi "produit" de la relation.
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