Tout paradis n'est pas perdu, Chronique de 2015 à la lumière de 1905
EAN13
9782246860921
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Tout paradis n'est pas perdu

Chronique de 2015 à la lumière de 1905

Grasset

Indisponible

Autre version disponible

Quand le ton a monté sur la question du voile et du menu de substitution, il
m’a suffi de me retourner pour revoir dans mon enfance ce geste des femmes se
couvrant la tête d’un fichu avant de sortir. Nous étions en Loire-Inférieure
et la loi de 1905 était suffisamment accommodante pour accorder un jour férié
aux fêtes religieuses et servir du poisson le vendredi dans les cantines, et
pas seulement celles des écoles libres. Loi de séparation des Églises et de
l’État, mais en réalité de l’Eglise catholique et de l’État, les autres
faisant de la figuration, et l’Islam n’existant pas puisque les musulmans
d’Algérie n’avaient pas le statut de citoyen. De même, il a fallu la tragédie
de Charlie pour nous rappeler qu’on avait longtemps débattu avant d’autoriser
la représentation des figures sacrées. Ce qui n’allait pas de soi tant le
monothéisme se méfiait de l’idolâtrie en souvenir du veau d’or. Les
conciliaires réunis à Nicée tranchèrent en faveur de la représentation.
C’était en 843. Notre monde envahi d’images vient de là. Ce qui n’en fait pas
un modèle universel.
S'identifier pour envoyer des commentaires.