Le restaurant de l'amour retrouvé

Ito Ogawa

Philippe Picquier

  • Conseillé par (Libraire)
    20 mai 2015

    Une petite pépite

    Il y a des livres comme celui-ci qui vous marquent. Il ne manque que les recettes que Rinco prépare avec Amour.
    Comme j'aimerais que ce restaurant puisse m’accueillir! Miam!


  • Conseillé par
    15 janvier 2014

    Un rayon de soleil d'hiver

    Rentrer dans un livre, franchir son seuil, c'est déjà regarder sa couverture... Celle de ce roman est simplement magnifique : cette petite main qui sort de la manche d'un pull bleu tendre et offre une fleur d'une rouge intense m'émeut profondément.
    L'histoire démarre sur une rupture brutale, Rinco rentre chez elle et l'appartement qu'elle occupe avec son petit ami est vide, entièrement vide... Aucun mot d'explication, la jeune femme, bouleversée, s'enfuit et prend le premier car pour son village natal, village qu'elle avait pourtant évacué de sa mémoire.
    Perdue sans son amoureux, elle en perd aussi la voix et communique à minima à l'aide de petites fiches aux phrases banales : Bonjour, Comment allez-vous ?, je voudrais ceci...

    Cuisinière jusqu'au bout des ongles, elle décide de transformer la remise de la maison de sa mère en restaurant, nommé l'Escargot. Au sein de la nature, elle trouve les ingrédients, les aliments qui lui permettent de réaliser des plats sur mesure pour des clients dont elle devine les états d'âme.
    Peu à peu, elle se fait une place , sa place, dans la ville de son enfance et noue une relation différente avec sa mère qui a pour animal domestique une truie Hermès, qui n'a pas un rôle mince (sans jeu de mot !) dans ce récit.
    Renaître après une épreuve, se donner le temps de se reconstruire, différente mais vivante, c'est une belle leçon d'humanité que nous donne ici Ogawa Ito.


  • Conseillé par (Libraire)
    25 septembre 2013

    Un merveilleux don : faire des plats qui rendent les gens heureux.

    Voilà le programme annoncé de ce roman.

    Une jeune fille, suite à un chagrin d’amour un retour à la maison, où règne sa mère un personnage fantasque.

    Le décors du roman est là. Couru, déjà vu, déjà écrit. Mais l’auteur dote cette jeune fille d’un don : elle prépare des plats qui rendent les gens heureux.

    Qui n’a pas rêvé d’un tel pouvoir ?

    L’auteur possède lui aussi ce don. Avec sa cuisine littéraire, la poésie de ses mots, la finesse de ses phrases, il nous offre du bonheur.

    Extrait
    « La chaleur d’un œuf fraîchement pondu contre ma joue, une goutte d’eau plus belle qu’un diamant sur les feuilles mouillées de rosée, une dame voilée cueillie à l’orée d’un bouquet de bambous, son superbe capuchon pareil à un dessous de verre en dentelle flottant dans mon bol de soupe de miso »


  • 12 septembre 2013

    Un roman tout en émotion

    L'histoire de Rinco est très simple, comme un retour aux sources bénéfique et rédempteur, après le choc de la désertion de celui qui partageait sa vie. Là elle va retrouver sa mère, une mère mal aimée, parce qu’au fond mal connue par l’adolescente qu’elle était quand elle est partie du domicile familial. Elle va aussi concrétiser ses projets avec l’aide des fidèles de la première heure, notamment Kuma, celui qui a toujours été là pour elle. Elle va réapprendre à vivre dans la beauté de l’enfance enrichie de l’expérience de l’adulte, en s’émerveillant du monde qui l’entoure :

    « Le simple fait de remettre sur ses pattes un cloporte coincé sur le dos était pour moi une joyeuse rencontre. La chaleur d’un œuf fraîchement pondu contre ma joue, une goutte d’eau plus belle qu’un diamant sur les feuilles mouillées de rosée, une dame voilée cueillie à l’orée d’un bouquet de bambous, son superbe capuchon pareil à un dessous de verre en dentelle flottant dans mon bol de soupe de miso… La moindre petite chose me donnait envie de déposer un baiser sur la joue du Bon Dieu. » (p. 70)
    Ito Ogawa nous offre un récit poétique autour du goût et de la cuisine. Aux côtés de Rinco, même les lapins anorexiques retrouvent le goût de la vie et des carottes... Ses repas sont concoctés avec des produits locaux dont les habitants redécouvrent les saveurs sublimées par Rinco.
    Un roman tout en émotion qui nous enjoint à savourer chaque bouchée de la vie avec délectation...
    Certaines scènes sont assez étranges, comme souvent dans la littérature japonaise, notamment les pages concernant le cochon et ce qu’il en advient.
    Un certain déséquilibre se fait sentir dans la construction puisque le lecteur pense assister à l’éclosion du restaurant et à la renaissance par la cuisine de la jeune Rinco, jusqu’à ce que vers la fin du roman la mère de l’héroïne quasi absente jusqu’ici, refasse surface et tienne alors un rôle central. Alors qu’auparavant le rythme était lent, tout s’accélère soudain.
    Ces points de détail n'enlèvent néanmoins rien au charme du roman...