Dites-leur que je suis un hommes

Ernest J. Gaines

Liana Levi

  • Conseillé par
    27 octobre 2013

    Ce magnifique roman est une mine pour l'enseignante que je suis car il est parfait pour traiter de la place des noirs aux Etats-Unis dans les années 1940. On y comprend l'inutilité d'être éduqué lorsqu'on naît noir mais il aborde aussi des thèmes plus philosophiques comme la relation qui semble contradictoire entre l'éducation et la religion alors qu'au moment où la mort approche, la religion semble pouvoir apporter plus de réconfort que l'éducation. Et sans jamais faire référence à l'islamisme, Ernest J.Gaines explique très bien pourquoi plus tard, les noirs se sont tournés vers une autre religion que le christianisme.
    Ce roman est un roman de contrastes, d'oppositions: Grant est agacé par les gens qu'il côtoie mais il leur est profondément attaché. Il doit aussi être vigilant dans sa manière de s'adresser au blanc, ne pas oublier d'être ce qu'eux voudraient qu'il soit.

    Le moment où l'inspecteur vient rendre visite à Grant et à ses élèves et les examine presque comme on examinait les esclaves est aussi un grand moment de ce roman. La définition des termes mythes et héros qui sont au programme de terminale finira dans les cahiers de mes élèves tellement j'ai trouvé que de traiter du mythe de l'homme blanc comme étant supérieur à l'homme noir était une superbe idée. Bien sûr ce roman est aussi un manifeste contre la peine de mort, mais sans insister, tout est finesse.