En près de 300 pages, Marie-France Schmidt livre une bibliographie riche et détaillée de la vie de Christophe Colomb, "seigneur don Cristobal Colon, amiral de la mer Océane". Elle dépeint un homme modeste, visionnaire, cultivé, croyant, complexe mais tellement fascinant.

Persuadé qu'il aura la charge d'une expédition navale vers des terres inconnues, Christophe Colomb va subir des déconvenues : à partir de 1484, et pendant huit années, il va essuyer de nombreux refus pour entreprendre le voyage aux Indes par l'Ouest auquel il aspire tant. Sa patience et son optimisme forcent pourtant respect et admiration. En 1492, il obtient enfin l'autorisation tant attendue et équipe une flottille pour effectuer ce saut dans l'inconnu. On le suit alors dans ces quatre voyages de la fameuse découverte des Amériques. "Le vice-roi et gouverneur général des Amériques" explorera une multitude d'îles, cherchera à les coloniser et à convertir les Indiens... Il y parle d'or, d'épices, d'exotisme, d'une nature préservée, de tempêtes, de mutineries, de massacres... La conquête du Nouveau monde avérée, don Cristobal Colon essuiera pourtant de nombreux différends avec le pouvoir royal... jusqu'à sa mort, le 20 mai 1506.

Christophe Colomb, fils d'un modeste tisserand génois (bien que ses origines soient encore troubles aujourd'hui...), en devenant le "Découvreur du Nouveau monde", a fait voler en éclats les frontières européennes de l'époque médiévale pour nous projeter de façon vertigineuse dans le monde moderne.

Dorrit s'apprête à fêter ses 50 ans. Célibataire et sans enfant, elle est désormais déclarée inutile pour la société. Considérée comme tant d'autres hommes et femmes comme "superflus", elle est conduite à l'Unité, un espace coupé du monde, presque paisible, doté d'infrastructures en tout genre. Dans ce centre isolé, chacun prend soin de l'autre. Les autorités y mènent des expériences scientifiques humaines. Résigné à leur propre fin, leur "don final", ceux qui sont "superflus" constituent une réserve d'organes pour ceux estimés "nécessaires"... Mais là, contre toute attente, Dorrit rencontre l'amour...

Entre tendresse et cruauté, ce roman à la fois sensible et dépouillé pousse à la réflexion... Un très bon moment de lecture.

Un roman étrange, centré sur l'énigme de la disparition d'une jeune femme, un jour de l'été 1969, dans la campagne finlandaise. Une saga de 500 pages sur une jeunesse maudite, exprimée à travers une enquête menée par le seul imaginaire d'une collégienne, introduite au début du livre : Johanna, la fille de Bengt, devenu "le garçon de la forêt".

Monika Fagerholm réussit à faire coexister des êtres que la simple chro­nologie aurait dû tenir éloignés les uns des autres : les jumelles Solveig et Rita, championnes de natation, Doris, une ex-enfant battue, les deux inséparables Björn et Bengt, futurs rivaux, Eddie de Wire, la fille américaine, Tom et Maj-Gun, frère et sœur comme chien et chat, Suzette la rescapée... Elle va sonder, de la fin des années 60 à aujourd'hui, les effets d'un crime passionnel sur une petite communauté d'habitants, victimes selon toute apparence d'une malédiction.

La lecture parfois complexe mais envoûtante rend la réalité trouble et troublante. Le passé des aînés est tel un puzzle, soumis à de nombreux flash-back. On suit les rêves, les tourments et les effrois des différents per­sonnages. La fantaisie, le jeu, l’imagination côtoient la folie et, parfois, l’abîme. Ces adolescents insouciants, devenus des adultes énigmatiques, s'éparpillent, s'échappant dans la mort ou dans une autre vie...

En voilà une intrigue policière pour le moins loufoque : un corps est retrouvé dans une piscine sur le toit d'un immeuble de Vienne. La victime a été attaquée par un requin ! Commence alors une enquête improbable pour l'inspecteur Richard Lukastik, un quadragénaire excentrique, connu pour ses théories fumeuses, qui roule en Ford Mustang or mat et vit chez ses parents auprès d'une sœur avec laquelle il a eu une brève relation incestueuse...

De Viennes à Zwettl, c'est donc ce Lukastik, adorateur du "Tractatus" de Ludwig Wittgenstein (il a toujours un exemplaire de cet ouvrage sur lui), qui a la charge de "filer" le fameux requin... Selon lui, il y a une explication rationnelle à toute chose. Le monde n'a rien à voir avec la fiction et notamment les séries policières diffusées à la télé. Indépendant, Lukastik décide de mener seul son enquête. A ses risques et périls...

Cette intrigue originale et ce policier atypique offrent une lecture plaisante, où le lecteur se promène dans les sinueux détours de la logique de son inspecteur, accumulant descriptions et digressions. Un livre à la fois fantaisiste et profond, agrémenté d'une imagination débridée et d'un humour décapant, signé Heinrich Steinfest, surnommé le « Thomas Bernhard du polar » outre-Rhin.

Philippe Lefait, journaliste depuis 1980, dirige le magazine culturel de France 2 "Des mots de minuit". A sa sortie de l'école de journalisme, son ambition était bien de changer le monde. Une possibilité de penser le monde. D'ailleurs dans la phrase "Nuire à la bêtise", il y voit encore une définition du journalisme. Pas bête du tout !

Dans cet ouvrage intitulé "Petit lexique intranquille de la télévision", il redonne un vécu au journalisme audiovisuel actuel, qui a des allures d'espèce en voie de disparition. Il s'agit, selon lui, d'une profession à réinventer. Il décrypte, de A à Z, le milieu du journalisme et de l'audiovisuel. De A-tchoum à Z-ouhair Yahyaoui, il livre des anecdotes, des souvenirs d'antenne... Il présente des faits marquants, des rencontres... Les termes choisis sont pertinents, croustillants, surprenants, effarants, choquants... Les mots sont spécifiques (audimat, chroniqueur, conférence, débat, direct, image, interviewer, marronniers, médiatiser, oreillette, prime time, publicité, scoop, séquence, source...), parallèles (ambition, amitié, consommation pouvoir, star, ubiquité, utopie, psittacisme...) ou étonnants (cocaïne, con, école des fans, érection, gag, Hélène et les garçons, magie, mariées, moustache, paranoïa, pied à coulisse, rat...). Au final, autant de termes passionnés ou passionnants, en lien étroit avec la télé.