Purextase
EAN13
9782940701476
Éditeur
Editions des Syrtes
Date de publication
Collection
LITTERATURE ETRANGERE
Langue
français
Langue d'origine
russe
Fiches UNIMARC
S'identifier

Purextase

Editions des Syrtes

Litterature Etrangere

Indisponible

Autre version disponible

Avec Purextase, Alexeï Guelassimov surprend une fois encore le lecteur en le
polongeant dans le milieu underground des années 1990 et 2010, entre la Russie
et l'Allemagne, un univers où il n’était pas attendu. Le héros, Tolian, ancien
drogué, devient un rappeur célèbre à force de travail et de persévérance et se
sort de ses addictions grâce à la musique. L’intrigue s’ouvre sur une
répétition du groupe de rap de Tolian à Dortmund, perturbée par l’intervention
de la police, à la recherche de stupéfiants. Une rencontre imprévisible le
fait alors revenir dans un passé vieux de vingt ans. En effet, la propriétaire
de la salle de concert, n’est autre que Maïka, une ancienne amie du narrateur.
Cette rencontre réveille en lui les souvenirs de sa jeunesse. À la faveur des
flash-backs de Tolian, cette même femme d’affaires allemande, Maïka,
réapparaît sous les traits d’une dure-à-cuire provinciale parmi un large
éventail de dealers, de drogués, de Tchétchènes et de gangs criminels de
Rostov-sur-le-Don, ainsi que d’aspirants rappeurs qui oublient la musique pour
une dose. À la fin des années 1990, la ville est marquée par le trafic de
stupéfiants, le chômage, les guérillas entre les différents gangs mais aussi
par la guerre en Tchétchénie. Ce conflit est un thème cher à l’auteur qui
l’abordait déjà dans son roman La Soif, vendu à plus de 22 000 exemplaires,
dans lequel le personnage principal revient le visage monstrueusement brulé
après l’attaque de son tank pendant de son service militaire en Tchétchénie.
En 1990, la vie de Tollian est semblable à celle de beaucoup de jeunes de
l’époque ; il passe son temps avec ses amis qui frayent avec les
bandits/dealers et qu’il doit régulièrement tirer d’ennuis, se drogue,
travaille de nuit comme DJ pour une chaîne de radio. Mais une chose le rend
exceptionnel : le don d’écrire du rap. Un jour, Dioma, l’un de ses amis de
l’époque, vend aux dealers sa sœur Maïka, pour obtenir une dose. Tollian fait
tout pour la sauver et donne des concerts pour gagner la somme que Dioma doit
aux dealers. C’est aussi à cette époque que Tollian retrouve son père adoptif
dans un hôpital de la ville. Ils avaient été séparés lorsque son père
biologique avait refait surface durant sa septième année. C’était un officier
russe que l’on surnommait "le camarade capitaine". Son père adoptif Taguir,
était Tchétchène. Tollian l’aimait et l’admirait. Quand le père du héros était
revenu, le Tchétchène avait plié bagages sans dire un mot. Malgré son talent,
Tollian ne croit pas en lui et finit à l’hôpital psychiatrique. Une fois
sorti, il va tout droit dans un monastère dont il s’extirpe grâce à Ioulia,
une jeune femme issue d’un milieu aisé qui deviendra son épouse. Ioulia a vu
Tollian lors de son premier concert à Rostov et croit en son talent. Elle
l’incite à se consacrer à la musique. Il se met à écrire de nouveaux morceaux
et guérit de la dépendance narcotique. Au fil des ans, le rappeur devient une
véritable célébrité. Son art est consacré lors du concert tant attendu au
Palais olympique de Moscou, en 2017. Ses enfants le rejoignent sur scène.
Tollian comprend alors qu'il existe des extases beaucoup plus profondes que
celle provoquée par la drogue : celles de la création et de l'amour. Car
Purextase est aussi un roman sur l’amour véritable et le faux amour. Il
interroge la confiance en mettant en scène la fidélité et la trahison. Il
montre comment l’amour peut nous transcender mais aussi, s’il est désespéré,
nous priver de la raison. Dans ce roman inspiré par un personnage réel, Alexeï
Guelassimov désacralise le culte de la vie d’artiste en présentant une
célébrité dans toute sa complexité, sous ses bons et mauvais jours. Mais
Purextase est aussi le roman d'une génération, présentée sans artifices, dans
toute sa complexité et sa violence et qui évoque avec audace des sujets encore
tabous aujourd'hui. Si dans La Soif le héros, cabossé par la guerre et la
vodka trouve la rédemption grâce au dessin et au voyage initiatique, Tollian
renaît à la faveur de la musique et de l'amour de soi et des autres. Et Andreï
Guelassimov renoue ainsi avec la thématique d'une renaissance possible qui
l'avait rendu célèbre à ses débuts. L'une des forces de Guelassimov est son
écriture très cinématograhique (il a écrit ou collaboré à de nombreux
scénarios, dont La Soif, film de Dmitri Tiourine). Il y a chez lui une
alchimie entre des moments d'introspection des personnages, des flash-back
entre plusieurs époques, des dialogues très efficaces. Andreï Guelassimov est
né en 1965 à Irkoutsk. Après des études de lettres, il part à Moscou suivre
les cours du metteur en scène Anatoli Vassiliev à l'Institut d'art théâtral de
Russie. Spécialiste d'Oscar Wilde, il a enseigné à l'université la littérature
anglo-américaine. Son premier roman, La Soif, paru en 2004, lui a assuré une
notoriété jamais démentie sur la scène littéraire russe et internationale. En
France il a publié sept romans, tous remarqués et appréciés. À chacun de ses
romans, Guelassimov se renouvelle à la fois par le style et par la thématique.
Si La Soif évoquait la rédemption d’un soldat défiguré à la guerre en
Tchétchénie, Rachel (2010) est un drame à tiroirs qui questionne sur le sens
de la vie, la démence, la vieillesse. Les nouvelles de Fox Mulder a une tête
de cochon (2005) décortiquent avec humour noir la société russe, sa violence,
ou le couple alors que L’Année du mensonge (2006) décrit un pays qui découvre
les plaisirs de la vie avec une plume décapante. Les Dieux de la steppe (2016)
est une plongée historique dans la Sibérie de l’après-guerre, décrite avec
beaucoup de poésie ; Le Froid (2019) révèle un écrivain conteur plein de
surprises. Avec La Rose des vents Guelassimov, désormais publié aux Éditions
des Syrtes, se lance dans le roman historique et d’aventure. Par un style
réaliste et vivant, Guelassimov se consacre dans Purextase à l’univers du rap,
mais aussi de la drogue, des guérillas et de la guerre en Tchétchénie.
Également scénariste pour des feuilletons télévisés, il a reçu le prix du
meilleur scénario au 21e festival du cinéma russe d’Honfleur pour le film La
Soif, adapté de son roman par Dmitri Tiourine.
S'identifier pour envoyer des commentaires.