Combattre en sociologues, Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964)
EAN13
9782748903409
Éditeur
Agone
Date de publication
Collection
L'Ordre des choses
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Combattre en sociologues

Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964)

Agone

L'Ordre des choses

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Naissance de deux sociologues sur les fonds baptismaux de la science et de la
politique — Plutôt « écrivain public » qu’intellectuels’autoproclamant porte-
parole d’une cause — Comprendre les rapports de domination comme un mécanisme
auquel participent les dominés.

Comment être utile dans un contexte de colonisation et de guerre de
libération? C’est la question que se posent le Béarnais Pierre Bourdieu et le
Kabyle Abdelmalek Sayad en pleine efferves­cence révolutionnaire. Dès leur
première rencontre, à l’université d’Alger, en septembre 1958 (ils ont 25 et
28 ans), va se nouer une forte amitié intellectuelle sur la base d’une même
volonté de comprendre et de changer le cours des choses. Inscrit en licence de
psychologie, instituteur dans la banlieue algéroise, Sayad milite au sein des
libéraux, mouvance qui rassemble plusieurs tendances politiques progressistes
favorables à l’indépendance de l’Algérie, mais distantes des mouvements
nationalistes et fondant leur projet sur une fraternité entre «Algériens» et
«Européens». Proche lui aussi de cette mou­vance, Bourdieu, qui enseigne la
philosophie et la sociologie, vient de publier son premier ouvrage, Sociologie
de l’Algérie, où il analyse les fondements de la société algérienne et les
conséquences sociales de la guerre...

Bourdieu et Sayad s’opposaient à la vision philosophique et la posture
gauchiste de Sartre-Fanon parce que leurs enquêtes de terrain leur avaient
montré que la plus grande partie de la population, dont le sous-prolétariat
paysan, ne disposait pas des ressources nécessaires pour tenir un rôle
messianique ni se projeter versune société démocratiquesocialiste
postcoloniale.

Partant du travail de recherche pour sa thèse de socio­histoire (avec Gérard
Noiriel), Amín Pérez a nourri son récit des archives publiques et privées de
Bourdieu et de Sayad (dont leur correspondance, ainsi que celle de chacun
d’eux avec Mouloud Feraoun, Himoud Brahimi, André Nouschi, etc.) complétées
d’entretiens avec les survivants de ces années à Alger.
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