L'équilibre des requins, roman

Caterina Bonvicini

Gallimard

  • Conseillé par (Libraire)
    26 avril 2010

    Sofia aime se promener dans Turin, de préférence le dimanche à l’aube, quand la ville est déserte et qu’elle a pour elle seule ses ciels et ses montagnes.
    Sofia la « trop intense » et ses hommes : un mari maniaco-dépressif et paranoïaque qui la suppliera de le quitter pour se sauver elle-même ; Arturo, l’amant dépressif aux dents tordues, aux chemises parfaitement repassées mais aux chaussettes trouées ; Marcello, l’amant marié, terrorisé par sa femme et jaloux, pour qui le mensonge est une forme de sagesse ; et Nando, le père, qui préfère le monde de la mer et les requins à la société humaine qu’il a définitivement renoncé à comprendre. Et pourtant… C’est lui, cet homme aux rides comme « des signes tracés par le soleil, non par le tourment », qui l’air de rien, par une lointaine mais bien réelle présence, au fil de conversations où s’échangent tant de confidences, aide Sofia à remonter des abysses à la surface de l’eau, et à respirer.
    En italique, les lettres jamais envoyées que Margherita, la si mauvaise mère, a laissées avant de se suicider, bouleversantes par leur lucidité et leur intelligence, balisent le chemin de Sofia vers l’abandon de la colère et le retour vers la vie.
    Si le sujet est grave, on sourit très souvent au fil des pages et on referme le livre avec l’envie de remercier Caterina Bonvicini pour le regard plein d’humour et de poésie qu’elle pose sur ses personnages, funambules vacillant sur leur fil à la recherche de l’équilibre.