Le vent les a ôtés, Rencontres
EAN13
9782876835641
Éditeur
La Compagnie littéraire
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le vent les a ôtés

Rencontres

La Compagnie littéraire

Indisponible

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Marcel Séguier nous livre ses plus belles rencontres sous le signe de
l’amitié.

Le titre est emprunté au poème de Rutebeuf. Marcel Séguier est, pour le
principal, romancier. Mais dans ces récits s’apparentant à des nouvelles, les
héros sont bien réels, qui font pour la plupart partie de l’histoire
littéraire. L’auteur y fait participer son lecteur à des moments significatifs
par de petites anecdotes.

On y fait des rencontres, toutes inédites car personnelles. Ce mot de «
rencontres », il a tenu à ce qu’il paraisse en sous-titre de cet ouvrage
inspiré par la fidélité, la gratitude, une amitié émue qu’a ravivé le
souvenir. On est mis dans une confidence dont les échos murmurent encore dans
l’esprit et le cœur du témoin. Mais une surprise attend sur la fin le lecteur.
Voici qu’à côté des êtres prennent place et prennent leur part d’âme des «
choses inanimées », selon le vœu du poète. C’est, se substituant au
prestigieux escalier de marbre blanc qu’il gravit, celui « de service » que
l’enfant empruntait avec sa maman femme de ménage. Près d’accéder au salon
d’apparat où il sera reçu par le président du Sénat de la République, le vieil
enfant marque une pause. En cet instant il sait très fort qu’il est le fils
des Jacques, et, par-delà les générations, celui de Pierril l’aïeul qui se
louait de ferme en ferme à la saison. Il peut continuer son ascension, « le
joueur de flûte n’a pas trahi » ainsi que le chante Brassens.

Un essai littéraire touchant d’humanité qui, tout en retraçant la vie d’un
romancier, dresse les portraits de grands hommes de la culture.

EXTRAIT

Nous fûmes annoncés à notre tour. Le passé simple est ici à sa place, ne
serait-ce qu’à cause de cet étrange temps retrouvé. L’imparfait du subjonctif
ne serait pas déplacé non plus – peut-être dans la suite du récit. « Monsieur
et Madame Marcel Séguier ».

Pour le coup ce que j’entendais n’était pas en situation et j’en conçus une
gêne sincère. Certes, Marcel ! Il y en eut trois ce soir-là à l’hôtel George V
: Pagnol, Achard, moi-même, et d’autres sans doute de moindre importance.

Au salon où nous fûmes introduits, Louise et moi – elle était ravissante et je
crois qu’on la remarqua – le jeu des noms et des visages s’y rapportant
continua. Cependant certaines personnes à proximité, nous étions verre en
main, se nommèrent spontanément avec une gentillesse infinie. Les petits
provinciaux que nous étions furent surpris et vite pris par une simplicité qui
tranchait avec ce que nous avions imaginé.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Dans les années 1970-1990, Marcel Séguier a joui d’une très belle réputation.
Salué par les plus grands de l’époque, notamment pour son titre La Reddition,
publié chez Fayard.
L’auteur joue avec les mots, les doubles sens et les phrases elles-mêmes, avec
une dextérité que l’on ne trouve plus guère dans la littérature contemporaine.
Marcel Séguier, aime à se faire appeler Marcello par ses intimes. Franco-
suisse, il aime à dire aussi, que son cœur est en deçà et au-delà des Alpes.
Ses références littéraires, musicales ou artistiques nous font traverser les
époques ainsi que le néo-romantisme. Les fantômes d’Anatole France, Valéry,
Flaubert, Proust, Claude Simon ou Gracq, nous accompagnent à travers ses
lignes.
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