Rendre les coups

Des cités ouvrières aux quartiers populaires, Selim Derkaoui nous entraîne sur
le ring, à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent la boxe anglaise.
Dans une enquête de terrain documentée et étayée par de nombreux témoignages,
il nous montre qu’en France ce sport est profondément politique et populaire.
Outil d’autodéfense, exutoire, la boxe a historiquement constitué un puissant
instrument d’émancipation individuelle et collective, que ce soit pour les
classes ouvrières au cours du XXe siècle ou pour les jeunes des quartiers plus
récemment... Sport des « miséreux » investi largement par les héritiers et
héritières des immigrations, elle attire aussi depuis quelques années d’autres
publics. Tandis que des groupuscules d’extrême droite réenfilent les gants,
les jeunes cadres dynamiques sont également de plus en plus nombreux à
rejoindre entre deux réunions des clubs d’un nouveau genre. L’auteur les a
infiltrés. Balayant d’un uppercut les clichés, il raconte la récupération
capitaliste mais aussi politique d’un sport qui a aussi été utilisé par l’État
pour « canaliser la violence » suite aux révoltes des banlieues. Loin des
projecteurs, ce livre est aussi un hommage à une boxe prolétarienne ouverte à
tou·tes et qui, débarrassée de la compétition libérale, sert aujourd’hui plus
que jamais des causes généreuses telles que le féminisme, l’antiracisme et les
luttes sociales. Selim Derkaoui est journaliste indépendant. Contributeur
régulier du Monde diplomatique, il a travaillé pour diverses rédactions (Le
Bondy Blog, Le Soir, Politis, Socialter...) et a cofondé le magazine web
Frustration qu'il a co-dirigé plusieurs années. Il est également le co-auteur
de La guerre des mots (avec Nicolas Framont, le passager clandestin, 2020).
Rendre les coups est son premier ouvrage en solo. Il vit et travaille à Paris.
Une préface de François Ruffin : Député de la Somme, fondateur du journal
Fakir, François Ruffin a publié une quinzaine d’ouvrages dont Le temps
d'apprendre à vivre (Les liens qui libèrent), Comment ils nous ont volé le
football (Fakir), réalisé Merci patron ! (César du meilleur documentaire),
J’veux du soleil ! et Debout les femmes !. Une postface de Médine : Artiste
engagé, le rappeur havrais Médine est aujourd'hui un grand nom du rap français
(500K auditeurs uniques par mois sur Spotify). Narrateur infatigable,
dépeignant les dérives de notre société et ses contradictions, il fait dans
ses textes sans cesse référence au sport, et notamment à la boxe et aux
valeurs qu'elle véhicule. Il a d'ailleurs fondé la Don't Panik Team, club
havrais de boxe anglaise.