- EAN13
- 9782140237454
- Éditeur
- L'Harmattan
- Date de publication
- 22/02/2023
- Collection
- Médecine à travers les siècles
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Les lépreux en Alsace
Marginaux, exclus, intercesseurs ?
Elisabeth Clementz-Metz
L'Harmattan
Médecine à travers les siècles
Autre version disponible
-
Papier - L'Harmattan 43,00
Les clichés véhiculés par l'historiographie traditionnelle au sujet des
lépreux sont bien connus : ces malades auraient été morts au monde, enfermés
dans les institutions qui les accueillaient, sans contact avec le reste de la
société. Les archives alsaciennes relatives aux léproseries parlent un autre
langage : le lépreux est bel et bien présent en ville où il vient
régulièrement quêter, il peut aussi visiter des lieux de pèlerinage et se
rendre dans les villes d'eaux. Mieux : le lépreux est perçu par ses
contemporains comme un être choisi par Dieu, qui fait son purgatoire sur
terre. L'homme du Moyen Âge le sollicite volontiers comme intercesseur pour
obtenir le salut par sa prière. Ce qui frappe encore dans l'organisation des
léproseries, ce sont les nombreuses analogies avec les maisons religieuses
bénédictines : l'existence d'une église, le respect de l'obéissance et de la
chasteté comme règles fondamentales de la communauté des lépreux. Mais la
lèpre est perçue à la fois comme un signe d'élection divine et comme une
conséquence du péché : le lépreux est fréquemment dit « impur et coupable ».
Comme souvent, l'ambiguïté a ici une fonction protectrice : c'est elle qui
permet au lépreux de trouver sa place dans la société médiévale.
lépreux sont bien connus : ces malades auraient été morts au monde, enfermés
dans les institutions qui les accueillaient, sans contact avec le reste de la
société. Les archives alsaciennes relatives aux léproseries parlent un autre
langage : le lépreux est bel et bien présent en ville où il vient
régulièrement quêter, il peut aussi visiter des lieux de pèlerinage et se
rendre dans les villes d'eaux. Mieux : le lépreux est perçu par ses
contemporains comme un être choisi par Dieu, qui fait son purgatoire sur
terre. L'homme du Moyen Âge le sollicite volontiers comme intercesseur pour
obtenir le salut par sa prière. Ce qui frappe encore dans l'organisation des
léproseries, ce sont les nombreuses analogies avec les maisons religieuses
bénédictines : l'existence d'une église, le respect de l'obéissance et de la
chasteté comme règles fondamentales de la communauté des lépreux. Mais la
lèpre est perçue à la fois comme un signe d'élection divine et comme une
conséquence du péché : le lépreux est fréquemment dit « impur et coupable ».
Comme souvent, l'ambiguïté a ici une fonction protectrice : c'est elle qui
permet au lépreux de trouver sa place dans la société médiévale.
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